Mon herbier numérique
Nos modes de vie contemporains nous ont éloignés de la nature. Si nous sommes capables de reconnaître et nommer environ 430 logos (Mcdonald's, Facebook, Nike, Apple, etc.), nous sommes très loin de reconnaître et de nommer un même nombre de végétaux. En moyenne, un être humain n’en connaît que cinq (arbres et plantes confondus). La connaissance ancestrale que nous avions de notre environnement se perd peu à peu depuis l’exode rural massif opéré depuis l'après-guerre. Cette méconnaissance est le résultat de notre éloignement de la nature, de la bétonisation, de l’artificialisation des sols et il est évident que l'effondrement de la biodiversité va rendre ce savoir de plus en plus lointain.
Cette action éducative a donc pour objectif de sensibiliser les élèves à leur environnement quotidien pour leur apprendre à regarder les traces du vivant qui se glissent et réussissent à s’adapter au monde urbain. Nous devons changer à la fois notre regard sur la nature pour la préserver mais aussi notre vocabulaire. Ces “mauvaises” herbes qui poussent de manière anarchique au milieu du bitume ne le sont peut-être pas tant.
En premier lieu, il s’agit d’ouvrir un débat avec les élèves sur les enjeux de l’effondrement du vivant en lien avec la crise climatique et le rôle que le numérique a à jouer autour de ces questions. Le numérique peut-il, à l’instar des conservatoires de botaniques, nous permettre de garder une trace de la faune et la flore disparues ? La nature est-elle vouée à survivre uniquement de manière virtuelle ? Autant de questions que nous chercherons à aborder avec les élèves.
Grâce à une découverte ludique de l’iconographie botanique et d'œuvres d’art numérique qui questionnent les liens arts/sciences en utilisant ou représentant le végétal (comme Herbarius 2059 de Miguel Chevalier par exemple), les élèves se questionnent sur les enjeux écologiques auxquels leur génération sera tristement confrontée. Après s’être familiarisé·es en classe avec l’univers de la botanique à l’aide d’un jeu, ils et elles partiront à la quête de la flore sauvage dissimulée dans la Friche Belle de Mai afin de constituer un herbier numérique. Il faudra donc trouver et identifier ces plantes pour les archiver. Puis, en prenant appui sur leurs notes, croquis et photographies, ils et elles seront amené·es à imaginer de nouvelles espèces qui pourront s’adapter au changement climatique.
Cette action a donc comme objectifs principaux une sensibilisation aux enjeux écologiques et la découverte de la flore urbaine de notre région. En imaginant les plantes du futur, les élèves offrent une vision utopique de demain.
Le déroulé détaillé de l’action :
Les enseignant·es concerné·es : L’éducation au média et à l’Information touche toutes les disciplines mais seront concernés la SVT, la Technologie, les Arts Plastiques, les Lettres.
Les modalités de l’action - la durée
Temps fort #1 : Sensibilisation aux questions environnementales et de développement durable grâce aux arts numériques (2h)
> En classe à partir de la découverte d'œuvres numériques les élèves sont amené·es à débattre sur des enjeux de développement durable et d’écologie.
> De manière ludique, ils et elles seront sensibilisé·es à l’imagerie botanique. Les élèves sont amené·es à tester leurs connaissances sur la biodiversité de leur territoire. Vont-ils et elles reconnaître tous les végétaux ?
Temps fort #2 : Journée à la Friche
Matin (3h)
> Visite de la Friche de la Belle de Mai à la découverte de la flore qui y pousse (repérage de plantes, croquis d’observation, captation photo, identification à l’aide d’une application, réalisation d’une “carte d’identité de la plante” (nom latin, nom courant, famille, taille moyenne, type de feuillage, caractéristiques principales, etc.) en respectant la nomenclature botanique.
> Réalisation d’un herbier numérique des plantes collectées. L’objectif est de souligner l’importance de la préservation végétale et de comprendre comment l’archiver.
Après-midi (3h)
Atelier de pratique numérique (3h)
> A partir des recherches de la matinée, les élèves sont amené·es à imaginer des plantes fictives pensées pour s’adapter à la crise climatique. Quelles stratégies d'adaptation adopter et pourquoi ? Il faudra donc créer cette plante imaginaire grâce à du dessin numérique et rédiger la “carte d’identité de la plante” pour créer un herbier.
> Ces nouvelles plantes seront intégrées en réalité augmentée au sein de la Friche. Il y aura donc des plantes réelles et des plantes virtuelles qui cohabiteront désormais au sein de la Friche.
Pour un total de 2h en classe et 6h Ă la Friche Belle de Mai soit un total de 8h par action
Temps fort #1 : Sensibilisation aux questions environnementales et de développement durable grâce aux arts numériques (2h) > En classe Temps fort #2 : Journée à la Friche Matin (3h) > Visite de la Friche de la Belle de Mai + atelier de pratique numérique Après-midi (3h) Atelier de pratique numérique (3h)
Les modalités techniques et logistiques
Les intervenant·es sur cette action sont entièrement autonomes.
L’action proposée est calibrée pour un déploiement en milieu scolaire et au MEDIALAB se trouvant à la Friche Belle de Mai. Il revient aux enseignant·es d'organiser le déplacement à la Friche la Belle de Mai.
Le matériel fourni par la structure