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Introduction :
Dès sa naissance, le cinéma nous a proposé des représentations de la Provence, un territoire qu'a, en retour, enrichi la culture nationale de nombreux sujets et auteurs.

Le cinéaste qui en premier a mis à l'honneur la Provence d'une manière étendue est sans doute Marcel Pagnol, qui est aussi l'un des grands pionniers du cinéma sonore, grâce auquel les accents et les sons de la Provence parviennent sur les écrans de cinéma.

Il met de côté le théâtre alors qu'il est au sommet de son succès et il fait lui-même rapidement l'apprentissage du septième art pour se lancer dans la réalisation, après quelques films qu'il a écrit mais dont la mise en scène est à d'autres cinéastes. Si les paysages de Provence étaient déjà présents sur les écrans, ses œuvres les développent au sens anthropologique et introduisent l'accent méridional, nouveauté permise par le cinéma parlant. Les œuvres de Marcel Pagnol ont été remarquées par la qualité des textes et le talent des interprètes, qu'il dirige savamment dans ce cinéma de parole qui est le sien. En compagnie de sa « famille d'acteurs », Marcel Pagnol signe des films au charme durable (la « trilogie » marseillaise, Le Schpountz, Regain, 1937 ; La Femme du boulanger, 1938 ; La Fille du puisatier, 1940, Manon des sources (1954)...) qui nous donnent aujourd'hui une certaine image de la France et de la Provence notamment de l'entre-deux guerres, mais aussi au-delà, il suffit de penser à la représentation des femmes et de la société patriarcale que ses films proposent. Si certains critiquent de « vieillot » son cinéma, son œuvre fait aujourd'hui l'objet d'une revalorisation grâce au travail de restauration et de remise en circulation de ses films dans les salles de cinéma à partir de 2024 à l'occasion du cinquantenaire de la mort de cette figure majeure de la culture française et provençale.

Ce projet a pour but de faire découvrir ou souligner l'importance de la figure de Marcel Pagnol, notamment en tant que cinéaste et aller à la rencontre de ses œuvres. En effet, par son cinéma, il a valorisé la Provence bien au-delà de son territoire. Si, comme écrivain, il a été élu à l'Académie française (1946, fauteuil 25), comme cinéaste il a été exemplaire dans l'appropriation du cinéma sonore et a abordé en artiste un certain nombre de thématiques à la fois ancrées dans la culture provençale et dans son temps, il suffit, en guise d'exemple, de penser au contextes géographique et historique de La Fille du puisatier, mais aussi à la représentation des femmes.

Sur un plan plus général, ce projet vise également à fournir aux élèves des outils d'élaboration des sources et des critères d'analyse et de décodage des films (comme de toute production audiovisuelle) avec une attention particulière à ce que sont une représentation, la construction et la transmission d'un imaginaire.

Cette action est une conférence-débat où les élèves seront confrontés à des documents divers par le biais d'un diaporama et d'extraits de films. Ils seront invités à lire des courts extraits, à répondre à des questions, à fournir des commentaires, à donner des interprétations, à réfléchir aux liens possibles avec d'autres représentations (cinématographiques, littéraires, picturales, photographiques...) anciennes ou récentes.

L’objectif est multiple : découvrir certains films du patrimoine cinématographique tels que ceux de Pagnol ; constater comment les films peuvent devenir des « conteneurs » de patrimoine culturel et géographique grâce à certains éléments qu'ils mettent en valeur (ex. le pont transbordeur à Marseille, les paysages de Provence, la façon de parler et d'agir des personnages) ; se questionner autour de thèmes universels qu'en ressortent, par exemple les rapports entre parents et enfants, filles et garçons, individus et collectivité ; acter l'ambiguïté du réel et des relations humaines.

Ce travail peut constituer une bonne base pour l'oral du brevet et croise certains points et problématiques abordés dans les programmes de plusieurs matières et niveaux de classes. Ainsi, les professeurs pourront rattacher ce projet aux thématiques traitées en classe.

En synthèse, le projet sera articulé en trois parties :
1) Introduction de la figure de Marcel Pagnol, surtout en le situant dans l'histoire du cinéma
2) À l'aide d'un diaporama et d'extraits de films, l'intervenante fera une présentation de quelques films représentatifs du cinéaste pour pouvoir, avec la contribution des élèves, en reconstituer l'univers poétique et en dénicher des « sous-textes », à l'aide d'un questionnement guidé. L'intervenante pourra arriver à parler de Pagnol par quelques films représentatifs de l'évolution du cinéma de sa naissance à l'arrivée du son pour mieux en valoriser l'oeuvre.
3) Enfin, une fiche préparée pour l'occasion sera livrée, si le professeur le souhaitera, aux élèves pour qu'ils la remplissent, sur le moment ou ultérieurement. Une partie de la fiche pourra être réservée à un travail de création : à partir d'une courte scène tirée d'un texte de Pagnol, les élèves en imagineront la mise en scène par un dessin et/ou par une description ou un petit texte, qu'ils joueront comme s'ils étaient sur scène. En alternative, ils pourront dessiner l'affiche du film, ce qui les fera concentrer sur les aspects saillants du récit.

Une séance de 2h.

L'action se déroulera à l'intérieur du collège.

Équipement nécessaire : un ordinateur, un vidéoprojecteur, des enceintes.

Si le professeur souhaite que l'on travaille aussi toute la fiche élève et s'il y en aura le temps, il faudra également des feuilles de papier pour que les élèves puissent dessiner ou écrire, des crayons couleur ou feutres ou pastels... Eventuellement, s'il s'agissait des heures d'art plastique, le professeur pourrait proposer, en concertation avec nous, des outils et ou matériels alternatifs.